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23 juin 2016

Éric Vivier, actuaire certifié IA

Encadré

Éric Vivier,

actuaire certifié IA, directeur des études actuarielles du MIIIR et fondateur du groupe de travail Microassurance de l’Institut des actuaires

 

L'actuariel : Qui dit « microassurance » dit « micromodèle » ?

Éric Vivier : Au tout début, l’idée a été de bâtir des approches actuarielles simplifiées et il est apparu des logiciels permettant de mettre en place des modèles de tarification et de provisionnement pour les microassureurs. Aujourd’hui, le niveau de complexité s’est accru et on voit émerger un actuariat dédié. Les premiers enjeux des microassureurs sont le maintien de la solvabilité et des produits très adaptés aux besoins de la population.

 

L'actuariel : Quel est l’enjeu autour de la donnée ?

E.V. : C’est une faiblesse naturelle de la microassurance car, même quand elle existe, la donnée n’est pas toujours destinée aux assureurs et n’est pas directement exploitable. L’actuaire se doit d’être très réactif à la collecte de nouvelles données en modifiant rapidement ses modèles et en palliant ainsi le manque d’historicité des statistiques.

 

L'actuariel : Le Sud a-t-il quelque chose à apprendre au Nord ?

E.V. : Les risques d’antisélection et d’aléa moral se rencontrent peu en microassurance, parce que les assurés ne savent pas toujours qu’ils le sont et qu’ils ont un sentiment d’appartenance à un groupe, qui freine les comportements déviants. Ce sont deux dimensions peu étudiées dans nos pays et dont nous découvrons le poids dans la fréquence et le montant des indemnités. C’est le réapprentissage de la mutualité au sens originel du mot.

 

Propos recueillis par Séverine Leboucher

 

 

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