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03 avril 2015

Stanislas di Vittorio, Pdg d'Assurland.com

Interview

« En Grande-Bretagne, les comparateurs ont entraîné la fermeture d’agences »

Stanislas di Vittorio Pdg d’Assurland.com

 

L’actuariel : Comment expliquer le retard français en matière de comparateurs en ligne ?

Stanislas di Vittorio : Le marché est effectivement très en retard en France par rapport à la Grande Bretagne, aux États-Unis, à l’Allemagne et même aux Pays-Bas. Il y a deux grandes raisons à cela. La première est que la France n’est pas un pays très avancé en matière des différents usages d’Internet, malgré l’existence d’une bonne infrastructure ADSL. La deuxième raison tient à la relation assez particulière qu’ont les Français avec le monde de l’assurance.

L’actuariel : Et cette relation à l’étranger ?

S. di V. : Dans certains pays (Royaume-Uni, Pays-Bas), Internet est beaucoup plus perçu comme une « commodity » pour accéder aux produits assurantiels. Dans ces pays, le poids de la marque est moindre car les gens se basent plus sur le prix. Les comparateurs d’assurance au Royaume-Uni représentent environ 60 % des polices auto et ont entraîné, de fait, la fermeture d’agences physiques. À 3 % près, l’internaute choisira l’offre la moins chère. En France, après avoir fait sa comparaison d’assurance sur un site comme le nôtre, il sera prêt à payer 15 à 20 % plus cher pour une offre émanant d’un réseau physique avec une marque connue. C’est une spécificité du marché français et des relations des Français avec l’assurance. Un constat auquel il faut ajouter la législation française de la tacite reconduction. Résultat : les comparateurs sont moins utilisés en France qu’ils ne le sont dans d’autres pays.

L’actuariel : La loi Hamon va-t-elle rendre le marché plus fluide ?

S.di V. : L’entrée en vigueur de la loi Hamon, le 1er janvier, a été et sera très soft cette année. Cette loi sur la consommation est censée être positive pour notre activité, car elle donne aux consommateurs la possibilité de changer plus souvent d’assurance. Ce qui explique une fréquence accrue sur des comparateurs en ligne comme le nôtre. Toutefois, je ne crois pas que cette loi entraînera une importante rotation des portefeuilles, car les Français restent et resteront attachés à leur assureur. Je pense que sur les cinq années qui viennent, la durée de vie des portefeuilles va lentement décliner, mais il n’y aura pas de changement radical.

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