Mémoires d'Actuariat

Clïmate change impact on Health and protection
Auteur(s) SUFRIN E.
Société Gie Axa
Année 2022
Confidentiel jusqu'au 15/03/2022

Résumé
Le changement climatique est aujourd’hui un sujet planétaire que nul ne peut nier. Visible au travers de tous les évènements climatiques extrêmes (cyclones, inondations, sécheresses) survenus au cours de ces dernières années, le réchauffement climatique en reste la principale cause. Cette hausse mondiale des températures, en raison de l’effet de serre, est devenue l’affaire de tous. Les membres du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) prévoient que seuls de forts plans d’action communs seraient susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter, de manière très optimiste (scénario RCP 2,6), la hausse des températures à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. L’impact est tel, qu’aujourd’hui, une augmentation d’environ 1°C est déjà observée par rapport aux températures de 1850. Outre, la garantie classique Catastrophe Naturelle appliquée au périmètre IARD (Incendie, Accidents et Risques Divers), les compagnies d’assurance vie pourraient être impactées par ces facteurs de risque. Ces impacts pris en compte au travers des tables de mortalité calculées sur un historique, n’étaient jusqu’à présent pas attribués directement au changement climatique. L’enjeu est désormais d’identifier quels pourraient être les risques supplémentaires imputables aux variations du climat et de quantifier leurs conséquences. En ce sens, l'ACPR a lancé en juillet 2020 un exercice pilote climatique sous la forme d'un stress test avec deux scénarios (pollution et maladies vectorielles) de chocs sur les risques Santé & Protection fournis par AON. Le scénario pollution dans le cas d'une garantie décès étant le plus défavorable pour le groupe AXA, le Group Risk Management (GRM) Life a décidé de lancer une étude à ce sujet. Cette dernière a montré que 3 polluants (PM2.5, PM10, NOx) sur les 4 étudiés par AON avaient une tendance à la baisse ces dernières années, tant aux niveaux des émissions qu’aux niveaux des concentrations. L’objectif étant de mesurer l’impact du changement climatique pouvant être responsable d’une éventuelle pollution supplémentaire, ces 3 polluants n'apparaissent donc pas comme un risque ajouté par rapport au risque actuel. Le GRM Life s'est ainsi concentré sur le 4e polluant (Ozone) et a calculé son propre choc de mortalité additionnelle (avec une certaine prudence) sur la base du scénario à fortes émissions RCP 8.5 du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). Pour cela, le nombre de décès supplémentaires dus au changement climatique est calculé par différence entre les décès prématurés actuellement, dus à la pollution dans la présente étude, et ceux après une augmentation de la température. En termes de résultats, l'utilisation de la distribution par tranches d’âge des sommes assurées d'AXA France au lieu de la population nationale française réduit considérablement le choc en raison de la faible exposition des personnes âgées de 65 ans et plus du portefeuille. Globalement, la mortalité additionnelle imputable à AXA France en 2050, calculée avec la méthodologie présentée, sera plus faible que celle fournie par AON, ce qui confirme la résilience relative du périmètre au changement climatique démontrée lors de l’exercice pilote climatique. Mots clés : changement climatique, température, GIEC, quantifier, ACPR, pollution, mortalité additionnelle, décès prématurés.

Abstract
Climate change is now a global issue that no one can deny. Visible through all the extreme weather events (cyclones, floods, droughts) that have occurred in recent years, global warming remains the main cause. This global rise in temperature, due to the greenhouse effect, has become everyone's business. The members of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) predict that only strong joint action plans would be likely to reduce greenhouse gas emissions and limit, in a very optimistic way (RCP 2.6 scenario), the rise in temperatures to 2°C compared to the pre-industrial era. The impact is such that today, an increase of about 1°C is already observed compared to temperatures in 1850. In addition to the classic Natural Catastrophe guarantee applied to the Property & Causality (P&C) perimeter, life insurance companies could be impacted by these risk factors. These impacts, taken into account through mortality tables calculated on a historical basis, were not directly attributed to climate change until now. The challenge now is to identify what additional risks might be attributable to climate variations and to quantify their consequences. In this sense, the ACPR launched in July 2020 a climate pilot exercise in the form of a stress test with two scenarios (pollution and vectorial diseases) of shocks on Health & Protection risks provided by AON. As the pollution scenario in the case of a death benefit is the most unfavorable for the AXA Group, Group Risk Management (GRM) Life decided to launch a study on this subject. This study showed that 3 pollutants (PM2.5, PM10, NOx) out of the 4 studied by AON had a decreasing trend in recent years, both in terms of emissions and concentrations. As the objective is to measure the impact of climate change that could be responsible for a possible additional pollution, these 3 pollutants do not appear as an added risk compared to the current risk. GRM Life has therefore focused on the 4th pollutant (Ozone) and has calculated its own additional mortality shock (with a certain degree of conservatism) on the basis of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) RCP 8.5 high emission scenario. For this purpose, the number of additional deaths due to climate change is calculated as the difference between the current premature deaths due to pollution in this study and those after a temperature increase. In terms of results, using the age distribution of AXA France's insured sums instead of the French national population significantly reduces the shock due to the low exposure of those aged 65 and over in the portfolio. Overall, the additional mortality attributable to AXA France in 2050, calculated with the presented methodology, will be lower than the one provided by AON, confirming the relative resilience of the perimeter to climate change demonstrated during the climate pilot exercise. Keywords: climate change, temperature, IPCC, quantify, ACPR, pollution, additional mortality, premature deaths.

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