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Le confinement en dehors de France.

08 mai 2020 International
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Nos membres en dehors de France nous racontent comment ils vivent la crise sanitaire dans leur pays d’accueil.

 Eric Dal Moro nous décrit le confinement en Suisse

A ce jour, le confinement en Suisse reste une version « light » du confinement établi en France, en Italie ou en Espagne. Contrairement à tous ces pays, la Suisse n’a pas strictement obligé ses citoyens à rester chez eux. Chaque personne peut sortir pour faire du sport ou se balader en montagne (voir photo) sans attestation. Toutefois, les rassemblements de plus de 5 personnes sont interdits. En montagne ou à la campagne, on voit donc souvent des petits groupes de moins de 5 personnes car les suisses ont bien suivi les consignes données par le conseil fédéral. Les cantons les plus touchés par le Covid-19 sont le Tessin (Suisse italienne) et les cantons de Genève, de Vaud et Zürich.

Hier (27 Avril), le déconfinement a commencé avec les services à la personne (coiffeur…) et les jardineries. A compter du 11 Mai, il est question de rouvrir les écoles primaires et, enfin, le 8 Juin, les universités et les écoles secondaires devraient rouvrir.

Finalement, il est intéressant de noter qu’en Suisse où la population est extrêmement attachée à la démocratie directe, une partie significative des pouvoirs des communes et des cantons a été remis au conseil fédéral pour gérer cette crise. C’est sans doute un exemple unique en Suisse de délégation des pouvoirs à une autorité fédérale. 

 Et David Schraub nous explique la situation en illinois 

Avant d’évaluer l’impact de la crise, voici quelques points qui décrivent la situation en Illinois, dans la banlieue de Chicago.  La ville et l’état de l’Illinois sont actuellement diriges par des élus qui suivent les avis scientifiques et essaient de faire au mieux pour la population dont ils ont la charge, peu de positionnement idéologique ou tactique politicienne.  J’avoue avoir une confiance assez forte dans les diverses équipes locales (maire de ma ville, maire de Chicago, gouverneur de l’état), et une confiance quasi nulle en l’équipe fédérale. 

L’impact sur la vie de famille est surement similaire à celui vécu en France.  Télétravail pour les parents, téléapprentissage pour les enfants et tensions dans la maisonnée.  On est tous experts épidémiologistes après quelques heures sur des articles et théorise complotistes sur FaceBook / Insta / TikTok / YouTube.

Au niveau assurantiel, les activités vie sont probablement identiques : En assurance décès, éviter au maximum l’antisélection (attestation de bonne santé, limitation des expositions sur les tranches d’âge à risque, sélection médicale hors fluide) et mise en place des nouvelles règlementations (droit à ne pas payer les primes pour 4-6 mois, quid des impacts sur les rétro-commissions ?).  En assurance vie, comment gérer les portefeuilles d’actif avec les taux si bas et les UC en moins-value ?  En assurance dommage, certaines lignes (cyber, Business interruption) vont exploser et d’autres remboursent une part de prime (e.g. auto).  En santé, les triangles des sinistres ne sont plus fiables car beaucoup de soins ont été reportes.  Le législateur force certaine couverture en invalidant les clauses d’exclusion dans les contrats de pertes d’exploitation. 

La crise force également à voir les manquements de la société.  Les employés n’ayant pas de congés maladie viennent au travail et contaminent les autres ; les plus démunis ne vont pas se soigner par crainte (parfaitement justifiée) d’une facture de dizaine de milliers de dollars; certains hôpitaux suppriment des postes car ils sont au bord de la faillite : la population touchée par le virus a ses actes de soins couverts par l’état a un taux bas, et les soins très lucratifs de la population plus aisée sont reportes sine-die.  Et l’inscription à l’assurance chômage est un parcours du combattant car les règles sont floues et changeantes et les systèmes informatiques sont débordés (experts COBOL recherchés).

Je travaille pour la SOA, organisme d’éducation et recherche.  Nous avons mis quasi tous les projets de recherche en veille pour minimiser les sorties de liquidités.  Nous adaptons les centres d’examens aux normes qui seront en vigueur à la réouverture (e.g. distance de séparation entre candidat), nous transformons les conférences en série de webinars et e-learning...  Les réassureurs et consultants nous courtisent pour diffuser leurs dernières études d’impacts et gagner en visibilité.

Nos coûts d’exploitation explosent et nos revenus chutent. 

Mais la plupart des armureries restent ouvertes car considérées comme ‘essential business’, nous sommes sauves!

 




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