3 Questions à Christelle Dieudonné

Rencontre avec Christelle Dieudonné, membre de la Commission normes et international de l’Institut des actuaires. Christelle est également très impliquée dans les instances internationales, elle nous raconte son expérience.

3 QUESTIONS À ...

Christelle Dieudonné

Pouvez-vous nous décrire vos fonctions pour l’Institut des actuaires à l’international ?

En 2014, j’ai représenté l’Institut des Actuaires France au sein du Comité Santé de l’Association Actuarielle Internationale (www.actuaries.org) , mon premier meeting de l’AAI était à Londres. Au fur et à mesure, j’ai découvert cette organisation, je me suis engagée apportant mon temps et mon énergie. Mon souhait étant de participer au développement de notre profession et de cette organisation internationale.

En 2017, j’ai été nommée Présidente du Comité Santé de l’AAI. Par ailleurs, développant mes relations au sein de l’AAI et étant basée à Paris, l’Institut m’a proposé de rejoindre le sous-groupe OCDE, remplaçant alors Thierry Poincelin. Au fur et à mesure du temps, accompagnée par des actuaires emblématiques de l’AAI comme Tom Terry (président de l’AAI en 2017, membre d’honneur de l’Institut des actuaires) et Esko Kivisaari (Relationship manager du sous-comité OECD de l’AAI, président de l’Association Actuarielle Européenne en 2018), j’ai évolué pour finalement remplacer Esko dans son rôle avec l’OCDE fin 2017.

Ces fonctions de leadership au sein de l’AAI m’ont amenée à bien connaitre les membres et les rouages de cette organisation. En 2018, j’ai également été nommée pour intégrer le comité Nomination de l’AAI, ce comité a pour rôle de proposer au conseil les individus nommés aux différentes fonctions de leadership de l’AAI. C’est également ce comité qui propose au conseil le nom du futur Président.

Enfin, début 2019, l’AAI a mis en place une « Task force » afin de travailler sur la structure de l’AAI pour la rendre plus efficace et en ligne avec ses objectifs stratégiques. L’Institut des actuaires m’a proposé de le représenter au sein de cette « Task force ». Ce fut un réel engagement d’une année complète, sujet passionnant qui m’a permis d’approfondir mes connaissances sur l’organisation et qui a permis à l’Institut d’apporter « sa voix ». Nos recommandations viennent d’être votées par le conseil lors du meeting de l’AAI à Tokyo en novembre dernier.

Comment est organisée la Commission normes et international de l’Institut des actuaires ?

La commission « Normes et International » est présidée par Thomas Behar. Thomas participe depuis de nombreuses années tant à l’AAE qu’à l’AAI, il apporte sa vision et son engagement. Cette commission a pour objectif de regrouper les membres participant aux différents travaux de l’Institut (normes), de l’AAE et de l’AAI.

Je peux comprendre que, pour certains actuaires, la différence entre AAE et AAI ne soit pas évidente. Pour résumer, l’objectif de l’AAE est de regrouper la profession actuarielle en Europe afin d’avoir un impact auprès des instances européennes.

L’AAI est une organisation internationale dont les membres sont les associations d’actuaires locales (reconnues par l’AAI), elle a 3 objectifs stratégiques qui sont :

• Influencer les organisations internationales (comme l’OCDE) en apportant son angle de vue et son expertise actuarielle
• Organiser la profession au niveau international avec notamment un socle « éducation » commun et des règles communes
• Promouvoir la science actuarielle en partageant les connaissances, les bonnes pratiques…

Ainsi, l’objectif de ces deux associations est différent, l’un étant plus en lien direct avec le business, l’autre étant totalement dédié à la profession d’actuaire et son aura au niveau international.

Concernant le fonctionnement de la Commission « Normes & International », nous organisons régulièrement des points téléphoniques avec les membres de cette commission afin que l’on soit tous informés de l’état d’avancement des travaux et des opportunités pour l’Institut des actuaires de participer aux différents travaux (AAE & AAI).

Nous serions ravis d’accueillir au sein de la commission d’autres membres intéressés par l’International et souhaitant s’engager pour leur profession.

Pourquoi pensez-vous important de s’impliquer dans les instances internationales ?

Au-delà de s’engager pour sa profession, participer à ces différentes commissions est particulièrement riche tant sur le plan professionnel que personnel.

Cela permet de développer une bonne connaissance générale des sujets, prendre de la hauteur par rapport au quotidien, développer une vision stratégique, être informé des tendances de place et de marché…

S’investir au sein de l’AAE permet de comprendre les sujets poussés par les régulateurs et de faire le lien avec l’activité professionnelle, s’investir au sein de l’AAI permet d’avoir une vision plus macro des sujets et de développer une culture générale très internationale des sujets. De plus, c’est très valorisant de constater qu’au travers de l’énergie apportée au sein de l’AAI, nous développons la profession et nous apportons du soutien aux pays émergents en manque criant d’actuaires.

A titre personnel, cela m’a ouvert à la communauté actuarielle dans son ensemble, j’ai développé un réseau de pairs au niveau international partageant nos pratiques, nos points de vue, développant ainsi un sens critique.

Par ailleurs, présider un comité composé de membres de différentes cultures, ayant différents objectifs est riche en termes d’apprentissage et de management. Cela m’a permis de développer au-delà des compétences managériales, mon leadership, mon sens de l’écoute, de développer un esprit critique, le sens de la réparti… Autant de compétences qui sont clés lorsque l’on évolue dans sa carrière et que l’on souhaite des rôles de management et de leadership.

Pour information, chaque actuaire membre de l’Institut peut, pour une faible cotisation, s’investir au sein des différentes sections de l’AAI et participer à la vie du mouvement au niveau international. Alors foncez !!