Mémoires d'Actuariat

Covid 19 et crise sanitaire, quels effets sur le risque de longévité pour le portefeuille de rentiers d'AXA France?
Auteur(s) SINZINKAYO J.D.D.
Société AXA France
Année 2023
Confidentiel jusqu'au 08/11/2025

Résumé
Ce mémoire se penche sur l'impact de la pandémie de Covid-19 sur le portefeuille de rentiers d'AXA France, explorant minutieusement cette problématique. L'analyse se focalise sur les répercussions de la pandémie sur le portefeuille, mettant en évidence une surmortalité attribuée au Covid-19, particulièrement chez les individus plus âgés et de sexe masculin. Les indicateurs de suivi de la mortalité révèlent des excédents techniques de mortalité dans ce portefeuille spécifique de rentiers. Ces excédents témoignent d'une volatilité du résultat de mortalité malgré la stabilité globale du nombre de décès. Une surmortalité notable a été constatée en 2020, avec des années atypiques contribuant à cette variabilité. Les rentiers disposant d'une faible provision mathématique présentent une espérance de vie moindre, tandis que ceux bénéficiant d'une provision élevée vivent plus longtemps. Cette disparité induit un boni technique de mortalité lors de leur décès. La stabilité moyenne de la BASEPM des rentiers décédés contraste avec la variabilité du maximum. Le traitement spécifique des rentiers aisés contribue significativement à atténuer la volatilité du résultat de mortalité. L'examen approfondi des Ratio Standardisés de Mortalité (SMR) dévoile une légère surmortalité par rapport aux normes de référence TGH/F05, surtout en 2020 et 2021. Ces indicateurs sont essentiels pour évaluer le niveau de précaution nécessaire dans la gestion du portefeuille d'assurance vie, surtout pour une compagnie comme AXA France qui gère le versement de rentes en cas de vie. Par ailleurs, une analyse des effets moisson à court terme met en lumière l'impact de la pandémie sur des individus déjà fragilisés, suggérant ainsi l'existence possible d'un effet moisson à long terme, avec une population de rentiers vivant plus longtemps que ce que prévoient les estimations initiales. Cette perspective soulève des considérations importantes pour l'ajustement des politiques de gestion des risques à long terme dans le domaine de l'assurance vie. Dans la dernière partie de cette étude, une exploration des déformations de la surface de mortalité révèle des altérations significatives en 2020 et 2021. Ces déformations témoignent des conséquences profondes de la pandémie sur la mortalité, ce qui nécessite des ajustements adéquats dans la modélisation et la prévision des risques pour les portefeuilles d'assurance vie. L'effet moisson, demeure actuellement une hypothèse à confirmer, soulignant l'incertitude liée à l'absence de recul sur la trajectoire à long terme de la mortalité liée au Covid-19. L'objectif de l'étude est d'atténuer les préoccupations actuelles plutôt que de confirmer des impacts à long terme, mettant en évidence les défis inhérents à l'analyse des risques et à la gestion du portefeuille de rentiers. Mots-clés : Pandémie de Covid-19, Espérance de vie, Portefeuille de rentiers, Effet moisson, Ratio Standardisé de Mortalité (SMR), Lee-carter, Modèle de Renshaw Haberman inversé.

Abstract
This dissertation examines the impact of the Covid-19 pandemic on the annuitant portfolio of AXA France, thoroughly exploring this issue. The analysis focuses on the pandemic's repercussions on the portfolio, highlighting excess mortality attributed to Covid-19, particularly among older individuals and males. Mortality tracking indicators reveal technical mortality surpluses in this specific annuitant portfolio. These surpluses indicate volatility in the mortality result despite the overall stability in the number of deaths. Notable excess mortality was observed in 2020, with atypical years contributing to this variability. Annuitants with low mathematical provisions have a shorter life expectancy, while those with high provisions live longer. This disparity leads to a technical mortality surplus upon their death. The average stability of the BASEPM of deceased annuitants contrasts with the variability of the maximum. The specific treatment of affluent annuitants significantly contributes to mitigating the volatility of the mortality result. In-depth examination of Standardized Mortality Ratios (SMRs) reveals slight excess mortality compared to TGH/F05 reference standards, especially in 2020 and 2021. These indicators are essential for assessing the precaution level needed in managing the life insurance portfolio, especially for a company like AXA France that handles life annuity payments. Furthermore, an analysis of short-term harvesting effects highlights the pandemic's impact on already vulnerable individuals, suggesting the possible existence of a long-term harvesting effect, with annuitants living longer than initial estimates predicted. This perspective raises significant considerations for adjusting long-term risk management policies in the life insurance industry. In the last part of this study, an exploration of mortality surface distortions reveals significant alterations in 2020 and 2021. These distortions reflect the profound consequences of the pandemic on mortality, requiring adequate adjustments in modeling and risk forecasting for life insurance portfolios. The harvesting effect currently remains a hypothesis to be confirmed, underscoring the uncertainty associated with the lack of hindsight on the long-term trajectory of Covid-19-related mortality. The study aims to alleviate current concerns rather than confirm long-term impacts, highlighting the inherent challenges in risk analysis and portfolio management for annuitants. Keywords: Covid-19 pandemic, Life expectancy, Portfolio of annuitants, Harvesting effect, Standardized Mortality Ratio (SMR), Lee-Carter, Inverted Renshaw Haberman model.