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15 juin 2011

Kenya : un projet de loi sur l’assurance qui accroît la demande d’actuaires

Article publié dans le Nairobi Star, quotidien kenyan, le 20 avril 2011.

C’est un métier peu développé dans notre pays, mais il pourrait bientôt devenir très demandé si le projet de loi sur l’assurance était adopté.

Les actuaires – ceux qui calculent les risques et les primes d’assurance – auront plus d’offres d’emploi puisque le projet de loi vise à obliger les compagnies d’assurances à les solliciter pour chaque exercice comptable afin d’évaluer l’état financier de l’entreprise. « La législation proposée est fondée sur les principes de base de l’assurance tels que définis par l’Association internationale des superviseurs », affirme le responsable de la réglementation, Sammy Makeove, lors d’un atelier sur le projet de loi organisé récemment à Nairobi.

 

La législation actuelle n’impose la nomination d’actuaires que pour des assurances de long terme, par exemple sur la vie. Le Code des assurances kényan stipule dans l’article 57 (1, a) qu’un assureur exerçant dans l’assurance de long terme doit, au 31 décembre de chaque année, quelles que soient les dispositions contraires, initier une enquête sur ses conditions financières, en accord avec l’article 58.

L’article 81 (1) du projet de loi rend obligatoire pour tous les assureurs le recours à un actuaire habilité par les autorités de régulation de l’assurance pour chaque année fiscale.

L’article 81 (2) du projet stipule également que l’actuaire nommé doit être membre de la société kényane des actuaires, ou d’un organisme similaire reconnu par les autorités.

Cependant, l’application de cette proposition devra faire face à des obstacles majeurs, étant donné que les actuaires qualifiés sont très peu nombreux au Kenya et que la plupart d’entre eux ont opté pour l’expatriation vers des marchés d’assurances plus développés.

« Cela ne changera pas beaucoup le secteur, d’abord parce que les actuaires dans ce pays sont formés pour l’assurance vie. Ensuite parce que les données qu’ils exploitent pour accéder à la situation financière, fournies par la compagnie d’assurances elle-même, sont susceptibles d’être manipulées dans certains cas pour être conformes aux résultats désirés », nuance l’agent d’assurances Joakim Obolukhu.

 

Dans un exposé devant la conférence des actuaires réunis à Nairobi il y a deux ans, Tom Sitati (à l’époque directeur d’Interbrand Sampson East Africa) a résumé ce que représente son activité au Kenya : « Lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de la profession d’actuaire, ce qui m’a frappé n’est pas tant la complexité de ce que font les professionnels que la rareté des actuaires en activité. »

Les dernières statistiques nationales publiées sur le métier font état de moins de dix actuaires qualifiés, de quarante actuaires partiellement qualifiés et de plus de cinq cents étudiants en formation dans trois universités publiques du pays. Ces données font abstraction de ceux qui ont choisi de ne pas se présenter aux examens ouvrant droit à un diplôme d’actuaire reconnu au niveau international.

Lola Okulo

traduit par Jacob Arfwedson

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